Petite poupée soulagée.

Après avoir quitté le réfectoire, Edwige se dirigea vers le parc, elle avait besoin de solitude pour remonter ses rouages. Elle marchait d'un pas précipité, sentant que cela devenait urgent.

Regardant de droit à gauche, elle choisis un petit coin tranquile et discret, un saule pleureur assez éloigné du pensionnat et aux branchages suffisament tombant pour la cacher.
Elle s'adossa au tronc noueux et sortit la petite clés d'or de dessous son corsage.
Elle souleva sa robe et plenta l'instrument dans son nombril puis tourna et tourna jusqu'à ce qu'un petit cliquetis retentisse. Soulagée, la fausse jeune fille se laissa aller contre l'arbre. Assise à terre, elle souffla et ferma les yeux.

C'était passé près, elle avait faillis s'écrouler à terre sans vie. On aurais pu la prendre pour morte. S'ils l'avaient trouvée, ils l'auraient emmenés à la morgue puis autopsiés, ils auraient découvert qu'elle n'avait rien d'humain.
Cette idée la terrifiais en partie. Ne pas se réveiller, ne plus entendre le ronron des mécanisme qui la constituait était surement sa plus grande peur si l'on pouvait appeller cela comme ça. Car elle avait tout de même un semblant de vie et elle y tenait, c'était un trésor pour elle de posséder cela.

Pour se calmer de temps d'émotion, elle récitat en français son poéme contemporain favoris, "pour toi mon amour" de Jacques Prévert.

[HJ: normalement je suis avec Tsaéku mais on va dire que ceci se passe ultérieurement !]

Après avoir quitté Tsaéku, Kéret se balada encore dans le parc, et il passa près d'un très gros saule pleureur. Au début, il n'avait pas vu la jeune fille, mais il la remarqua bientôt.

" Tiens, Edwige, que fais-tu là toute seule ?"

[c'est bien ce que j'avais dit, vous n'êtes qu'un petit coquin monsieur Arcana, adepte de la fourberie ^^]

Edwige se retourna violemment surprise par le jeune homme qui venait d'arriver. Dans la précipitation elle se leva et rangea sa clés sous ses vêtements. Elle réajusta sa robe alors qu'il s'approchait.
Elle se demandat ce qu'il pouvait bien faire là puisque un peu plus tôt il avait l'air de bien sympatiser avec une jeune fille, ce n'était pas le genre de garçon à lacher ses proies.

La poupée sortit sa petite montre à gousset se demandant qu'elle heure il pouvait bien être et vis qu'il était bien tard. Elle n'avait pas vu le temps passer au pied de cette arbre. Elle qui comptait passer par la bibliothèque avant de recommencer à faire semblant de manger à leur du dîner, elle allait devoir remettre cela à demain.

" Tiens, Edwige, que fais-tu là toute seule ?"

Il était maintenant en face d'elle lui souriant. Elle releva la tête pour lui répondre de sa manière si polie qu'elle aimait tant.

"Oh, je crois que je me suis endormie ici après le déjeuner. Je ne pensais pas avoir dormis si longtemps."

Se balançant d'avant en arrière sur ses talons elle le regarda dans les yeux et lui souris.

"Et toi que fait tu ici, sans être indiscrète?"

Kéret s'était donc approché de la jeune fille, sans rien soupçonner sur son identité, et elle lui avait répondu sur un ton très poli qu'il s'était mis à apprécier. Elle lui demanda d'où il venait.

"Je reviens du lac, j'étais en promenade avec Tsaéku. Je passais par là, et je t'ai vue, je me suis dit qu'il serait impoli de t'ignorer, tu ne crois pas ?"

Puis il rit un peu.

" Tu as dormi tout ce temps ? Eh bien, quel sommeil ! Tu n'avais pas dormi de la nuit ou quoi ? "

Il invita la jeune fille à s'asseoir, et fit de même, au pied de l'arbre.

"On n'est pas pressé, t'as bien cinq minutes, non ?"

**Elle est très mignonne....ah, ce que j'aime être entouré de jolies filles ! Dire qu'avant je détestait ça ! Faut dire aussi qu'elles étaient toutes à mes pieds, vraiment chiant et inintéressant... J'aime bien qu'on me résiste...**

Mais il avait très bien conscience que ce qu'il faisait n'était pas très honnête...Le fait d'aller au cinéma avec Tsaéku, puis ensuite d'être seul avec Edwige... c'était pas très correct ! Il le savait bien , mais en même temps, toutes les deux lui plaisaient beaucoup. Tsaéku parce qu'elle était timide et qu'il la trouvait adorable, Edwige parce qu'elle était si mignonne, si douce et si polie !

Si elle avait pu, Edwige aurait surement rougis lorsque Kéret lui fit la remarque qu'elle avait dormis bien longtemps au pied de cet arbre. Si seulement il savait que lorsque cela fait déjà plusieurs qu'on est sur cette terre, on n'a plus la même notion du temps que les autres. Les heures peuvent défiler à toutes allures, on en a rien à faire puisqu'il y en a encore de nombreuses devant soit.

Lorsque le jeune homme l'invita à s'asseoir, elle lui souris et le suivis. Elle se retrouva où elle était un peu plus tôt mais cette fois elle avait de la compagnie.

"On n'est pas pressé, t'as bien cinq minutes, non ?"

Cette remarque la fit rire, en effet elle avait cinq minutes et même bien plus. Elle acquiessa d'un signe de la tête et lui dit de son petit air malin:

"Oh bien sur! J'ai tout mon temps, nous pourrions rester ici une éternité cela ne me dérangerais pas ..."

Elle eu un petit éclat de rire à nouveau et le regardas.
Elle l'observa plus en détails que la dernières fois, elle remarqua ses traits fin et son visage délicat. C'est vrai qu'il était plaisant à regarder. Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas vu un aussi beau jeune homme. Elle avait toujours été habituée aux cinquentenaire un peu bedonant et aux bourgeois en manque d'amour qui pouvait se payer un peu de plaisir avec leur argent sale.

Pendant ses réflexions de quelques secondes, edwige pris un air sérieux et inquiet, puis elle se rapella qu'elle n'était seule. Un sourire revint illuminé son petit visage couleur de porcelaine.

"Ton après midi s'est elle bien passée? A t'elle été agréable?"

La jeune fille était décidément très jolie, surtout quand elle souriait, ils étaient assis tous les deux, et Kéret fut un peu surpris de s'entendre dire, "qu'elle pourrait rester une éternité ici" avec lui !
Les joues légèrement rougies, il entendit à peine Edwige lui poser une question. Quand il sortit de sa réverie, Edwige l'observait, un léger sourire aux lèvres. Il réalisa ce qu'elle venait de dire.

" Oui, ça c'est plutôt bien passé, mais pas totalement comme je l'espèrais...enfin, elle est très timide, et moi, je suis chaud comme la braise ! Alors..."

Puis il la regarda avec un sourire gêné :

"J'espère juste que je ne serais pas trop impatient... mais c'est vrai que je pourrais me lasser vite de sa timidité, si elle persiste trop... mais on ne peut pas changer quelqu'un d'un claquement de doigt... on verra bien comment Tsaéku progresse..."

Puis il ajouta pour rompre cette discussion qui le gênait :

"Et toi, tu as un petit ami, tu en as eu beaucoup ? "

Surprise par la question que venait de lui poser Kéret, Edwige ne répondit pas tout de suite. Elle hésitait sur la réponse qu'elle allait lui donner, puisqu'elle n'allait tout de même pas lui dire qu'autrefois elle était putain dans des maisons de plaisir au centre de la capitale française.
En effet, elle avait eu beaucoup d'homme dans sa vie mais elle ne pouvait dire qu'elle les avait aimée. Ces hommes là passait une nuit entre ses bras puis repartaient. Et de toute manière qu'est ce que l'amour pour un automate comme elle? etait elle capable de ressentir une telle chose?

Enfin, elle interrompi ses réflexion qui devenaient trop profonde pour une discussion aussi légère. Elle décida de répondre en restant dans le vague.

"Non, je n'ai pas de petit ami mais autrefois j'en ai eu quelques uns mais peu...
Je ne vais pas te retourner la question, puisque j'ai remarqué que tu avais l'air très interressé par Tsaeku même si comme tu le dit elle est très timide..."
La poupée remarqua l'air géné du jeune homme.
"...Mais passons, je vois que cela te gêne que nous en parlions."

Un silence s'installa entre les deux jeunes gens, on entendais seulement le vent dans les branchages du saule.
Lentement une petite feuille tomba et s'échoua dans ses cheveux, par réflexe Edwige la pris d'un geste délicat de la main.
Puis elle posa la petite feuille sur la paume de sa main et souffla pour qu'elle reparte tournoiller dans le vent.
Elle regarda avec un sourire timide Kéret et rompre le silence dit:

"Ne trouve tu pas cela délicieusement beau les feuilles d'automne qui portées par le vent volent pour s'échouer sur notre passage?"

La jeune fille répondit à sa question après un long moment de silence, apparemment, cela éveillait en elle des souvenirs douloureux. Kéret avait envie de mieux la connaitre, car elle l'intriguait.

" Si un jour tu... enfin, si tu veux parler de tes soucis....je suis là, enfin...ah, c'est trop con ce que je dis, excuse moi..."

Puis il regarda en l'air.

" C'est vrai que Tsaéku est peut-être trop timide, mais bon, je l'aime bien...et toi aussi je t'aime bien ! Tu es très gentille, et très jolie aussi ! On dirait une petite poupée ! "

Il avait dit ça sans réfléchir, et ne se doutait pas de l'impact que ça aurait sur la jeune fille, car il ignorait ses origines.
Soudain, il y eut un coup de vent, et des feuilles dégringolèrent de l'arbre. Quelques unes s'échouèrent sur les cheveux d'Edwige, qui enr etira une très délicatement, avant de souffler dessus pour qu'elle s'envole, elle parla alors. Mais Kéret n'écoutait pas vraiment. Il était subjugé par la beauté d'Edwige. Il se pencha doucement vers elle, et son visage tout proche du sien, il enleva une autre feuille de ses cheveux.

" Cette feuille a beaucoup de chance..." Murmura t-il, mais assez fort pour qu'Edwige l'entende.

Puis il fit comme elle, et souffla sur la feuille pour qu'elle s'envole. Il se mit alors à rire, et s'allongea contre le tronc de l'arbre, les bras derrière la tête.

Le visage de Kéret était près, très près. Edwige pouvait voir chacun de ses cils et sentir son parfum. Il retira une feuille qui s'était emmélée dans les boucles de la poupée.
Un peu étonnée, elle n'osait pas bouger et le laissa faire. Ah vraiment! Si elle pouvait rougir, elle l'aurait fait. Surtout après la remarque du jeune homme. Elle se sentit flattée tout à coup qu'il soit là près d'elle et qu'il ai ce geste intime envers elle.
De la douceur et du romantisme, depuis combien n'y avait elle pas goûté?

Ce qu'il avait dit plutôt ne l'avait pas beaucoup affectée. Il était normal qu'il trouve qu'elle ressemble à une poupée, en plus de son physique avec ses goûts vestimentaire elle faisait poupée comme les petites filles de bonne famille avaient autrefois.
Le plus important était qu'il ne sache pas qu'elle en était vraiment une. Et puis si cela la rendait charmante ce ne pouvait être qu'un plus.

Elle avait l'impression d'être bien aux côtés de Kéret, elle se surpris même à chantonner. Avec un sourire elle chanta même de plus belle avec sa voix cristalline.
Elle s'approcha de plus près du garçon, pour le troubler à son tour elle se pencha vers lui, sussurant les paroles de sa chanson puis pour finir son couplet déposa un baiser couquin sur la joue lisse de Kéret.
Elle se redressa aussitôt riant et observas la réaction du jeune homme.
Ce n'était qu'un baiser innocent qu'il avait bien mérité après tout ses compliments.

Edwige se mit alors à chanter, et Kéret ne put s'empêcher de remarquer qu'elle avait une voix douce et belle, fine comme du cristal. Il avait l'impression que n'importe qui pouvait briser cette voix rien qu'en claquant des doigts, et il ne voulait surtout pas ça ! Sa voix était trop belle pour qu'on la brise ! Il voulait protéger cette jeune fille, peut-être même uniquement sa voix, et se sentit tout à fait stupide.
Elle avait l'air bien avec lui, et il se sentait bien avec elle, c'était d'ailleurs tout à fait différent d'avec Tsaéku, même s'il aimait autant être avec cette dernière.

Il l'écoutait chanter avec délectation, et elle se pencha soudain vers lui pour lui chanter à l'oreille... il en fut très troublé et se mit à rougir un peu. Il rougit de plus belle quand elle l'embrassa sur la joue. Sa peau était un peu tiède, trop tiède...

" Tu as froid ? Tes lèvres sont toutes froides..." Fit-il après un moment de silence.

La poupée se rendit compte qu'elle venait de commettre une erreur en embrassant Kéret. Elle avait oubliée que son corps ne produisais aucune chaleur. Elle dissimula habilement sa gène et décida de jouer le jeux de la jeune fille transis.

"Oh! oui en effet j'ai un peu froid, c'est à cause du vent qui est un peu frais depuis quelques temps..."

Elle fit semblant de frissonner et se frotta les bras avec ses mains.
Edwige était bien obligées de jouer la comédie puisqu'elle ne ressentait pas le froid, ni la chaleur. Elle ne transpirait jamais.
Tout ces choses terriblement humaine, elle ne les possédaient pas. Parfois elle pensait que c'était une bénédiction, parfois une malédiction.

Elle regarda Kéret avec de grand yeux et pencha la tête légerement sur le côté comme un pauvre petit animal. Puis elle lui souris comme pour s'excuser de ne pas lui avoir dit qu'elle avait froid.

Edwige lui avoua soudain qu'elle avait froid, effectivement, et Kéret se sentit tout à coup très mal à l'aise? C'est vrai que le vent se faisait un peu plus frais, le soir approchant, d'ailleurs lui aussi, sans avoir froid, le ressentait un peu.
Il était mal à l'aise car il mourrait d'envie de la prendre dans ses bras, car il n'était pas du genre à laisser une fille avoir froid, surtout pas une fille comme elle ! Mais il n'osait pas, de peur que Tsaéku les surprennent enlacés. Il ne voulait pas non plus éradiquer sa relation avec Tsaéku...

**Bah, un calin pour réchauffer, ça n'engage à rien...si ?**

Pour se déculpabiliser, il décida de lui demander :

"Si tu as froid, je peux...comment dire... te réchauffer moi-même, si tu es d'accord, bien sûr ! "

A la question du jeune homme, Edwige se sentit mal à l'aise. Elle avait envie de se retrouver dans ses bras parce qu'il lui plaisait bien mais en même temps s'il la sérrait de trop près il allait peut être trouver quelque chose de louche. Comme ne pas sentir le rythme du coeur de la poupée, puisqu'elle n'avait pas de coeur.
Mais après, si elle n'osait pas elle ne le saurait pas, et puis s'il lui demandait quelque chose, elle trouverait bien une excuse à lui donné.

Mais il fallait faire durer le moment et jouer les hésitantes, se faire tenter.
Elle le regardas un peu perdu et choquée, comme hésitante à se rapprocher à nouveau de lui. Elle entortillas une de ses boucles autour de son doigts.
Puis elle le regarda à nouveau et lui souris.

"Eh bien, c'est une proposition plutôt tentante. Et je crois que je vais l'accepter... après tout ce n'est qu'un geste innocent."

Et elle souria de plus belle, l'invitant à se rapprocher.

Elle était si mignonne avec son air hésitant ! Elle entortilla une de ces boucles autour de son doigt, et elle fut encore plus adorable. Kéret n'en pouvait plus, il était sous le charme.
En plus, elle venait d'accepter sa proposition !
Alors, il se rapprocha un peu, et sous le saule pleureur, sous le vent, tandis que le soir n'allait pas tarder à tomber, il l'a prit fugitivement dans ses bras.
Il se déplaca un peu pour être tout contre elle, afin de la réchauffer. Effectivement, elle était glacée. Cela le faisait même frissoner, lui qui n'était vêtu que d'une simple chemise en flanelle.

"Eh ben, tu avais rudement froid ! Ca va mieux ? " Dit-il, mais elle était toujours aussi froide.

Il trouvait d'ailleurs cela un peu étrange. Il entendit soudain un bruit inconnu, tandis qu'il appuyait sa tête contre les cheveux d'Edwige. On aurait dit un ronron, comme une mécanique. Il crut que cela sortait de son imagination. Il demanda pour être sûr :

"Tu n'entends pas comme un ronronnement ?"

Allons, il ne manquais plus que cela. Edwige se doutait bien que Kéret poserait une question comme celle la.
Elle releva la tête d'un air innocent comme essayant d'écouter ce qui pouvait bien provoquer ce bruit, puis regarda le jeune homme et fit non de la tête.

"Je n'entend rien! Tu es sur d'avoir bien entendu. C'est peut être le vent dans l'arbre?"

Il ne fallait qu'elle reste plus longtemps contre lui, sinon ses questions allaient vraiment devenir génante. Elle s'écartas un peu lui et lui souri.
Elle devait trouver quelque chose pour faire divérsion.
Elle regarda alentour, et se rendit compte qu'il faisait bien sombre. Le soleil était presque couché et une lumière rouge éclairais faiblement les arbres du parc.
Peut être pourraient ils continuer leur entrevue à l'intérieur dans un endroit plus confortable et surtout pllus chaud. Ainsi Kéret n'aurait plus à la tenir aussi près de lui même si elle n'avait pas envie de le quitter.

"Cela ne dirais t'il pas de rentrer et continuer notre discussion dans le grand salon ou jouer aux cartes dans la salle des étudiants?
C'est qu'il fait sombre et la température vas continuer à baisser."

Elle se releva et pris la main de Kéret pour l'aider à se remettre sur ses jambes.

Le jeune homme ne se posa pas plus de question, et prit la main qu'Edwige lui tendait pour se remetre sur pied.

"Eh bien, tu as raison, il vaut mieux que l'on rentre, puisque je n'arrive pas à te réchauffer moi-même"

Il lui fit un clin d'oeil.

"On va dans la salle des étudiants ?"

Puis ils prirent le chemin des bâtiments.

[HJ : poste dans la salle des étudiants pour le prochain message ! ^^]